Parler des robots c’est souvent affronter des réactions d’angoisse latente de voir un jour les machines supplanter l’Homme voire même de le faire disparaître.
Récemment, plusieurs propos alarmistes attisant la crainte de voir l’humanité disparaître au profit des machines, robots et autres Intelligences Artificielles ont fleurit sur le web. En particulier, la polémique s’est développée suite aux déclarations du scientifique Stephen Hawking, de l’entrepreneur Helon Musk, cofondateur des sociétés Paypal, SpaceX, Tesla Motors et SolarCity, ou encore Bill Gates. L’argument essentiel repose sur l’idée d’un accroissement exponentiel des capacités d’une intelligence artificielle capable d’apprendre par elle-même, catalysé par l’augmentation constante des capacités de calcul des ordinateurs.
Pourtant, l’Intelligence Artificielle et la Robotique ne sont absolument pas les spécialités de ces personnalités. Lorsqu’on interroge les scientifiques réellement impliqués dans les laboratoires de Recherche dans ces domaines, la très grande majorité ne se reconnaît pas dans ces propos. Ainsi, le roboticien Rodney Brooks du M.I.T. pointe une méconnaissance de la réalité des travaux de recherche : « Je pense que l’inquiétude provient d’une erreur fondamentale ne distinguant pas la différence entre les très réels progrès récents dans un domaine particulier de l’IA, et l’énormité de la complexité que nécessiterait l’élaboration d’une intelligence artificielle volontaire et sensible. »
Une Intelligence Artificielle en progression exponentielle conduit logiquement à l’avènement d’une nouvelle ère entièrement contrôlée par les machines. Ce scénario, s’il continue à faire les beaux jours des films de science-fiction à grand spectacle (Terminator, Matrix, Transcendance, etc.) est hautement improbable en pratique. Une des raisons est l’incroyable complexité de l’intelligence humaine (et de son substrat organique, le cerveau) issue de plusieurs millions d’années d’évolution et, par comparaison, la relative simplicité des programmes et architectures que nous sommes aujourd’hui capables de réaliser. En particulier, nous sommes encore très loin de pouvoir créer un programme capable d’apprendre par lui-même, dans un contexte ouvert, les connaissances qui lui sembleraient nécessaires.
Si la menace d’une Intelligence Artificielle omnisciente n’est pas, et de loin, le principal problème de l’Humanité sur Terre, il ne faudrait pas pour autant minimiser l’importance de certains sujets.
Ainsi, certains ont argumenté sur le risque que feraient peser les robots sur l’emploi. En d’autres termes, la robotisation créerait moins d’emplois qu’elle n’en détruirait. Dans le camp des partisans de la robotisation, le constat est inverse. Le chômage n’est pas la conséquence de la robotisation mais au contraire celle du retard de l’industrie française.
Quoi qu’il en soit, il semble nécessaire de redéfinir les tâches qui peuvent être réalisées par des robots et celles qui doivent restées humaines. Au Japon, certaines entreprises comme Toyota ont réintroduit des hommes dans la production à côté des robots dans une démarche d’amélioration continue de la qualité. Autrement dit, il faut remettre l’homme au centre des stratégies de robotisation. La démarche doit être celle d’une amélioration du travail pour les humains et non celle de leur simple remplacement par des machines dans un unique objectif de rentabilité à court terme.
Un autre problème semble particulièrement préoccupant : les applications militaires et plus précisément des drones armés.
Pour Jean-Claude Heudin, l’utilisation de systèmes autonomes armés doit faire l’objet d’un réel débat démocratique. La décision de tuer un humain ne doit pas être prise par un algorithme. La première loi de la robotique imaginée par Isaac Asimov dans les années 1950 semble du coup déjà obsolète : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger. »
Même s’il n’est pas question d’intégrer à court terme les 3 Lois de la Robotique dans les systèmes autonomes, elles peuvent nous servir de guide dans une nécessaire réflexion éthique, individuelle et collective, resituant l’homme au centre de la robotique et, plus généralement, des sciences et technologies.
Jean-Claude Heudin est Directeur de l’IIM (Institut de l’Internet du Multimédia). Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques au niveau international ainsi que de plusieurs ouvrages dans les domaines de l’Intelligence Artificielle, les architectures et algorithmes biomimétiques et les sciences de la complexité. Il intervient régulièrement dans les médias et dans les conférences grand public à propos des robots et des avatars.
Version brochée 130 pages : 9,99 €
Version numérique : 4,99 €
Informations et visuels disponibles sur simple demande.
L’IIM est la première école française de l’Internet et du Multimédia créée en 1995. Elle compte 850 anciens et regroupe près de 1000 étudiants répartis dans les axes : Web & eBusiness, Communication Digitale, Communication Visuelle, Design Interactif, Jeu Vidéo, Cinéma d’Animation. Elle possède 3 titres enregistrés au RNCP : « Chef de projet Multimédia – Niveau 2 », « Manager de la communication numérique – Niveau 1 » et « Réalisateur Numérique – Niveau 1 ». Ces formations sont accessibles par voie classique, en alternance ou en formation continue par VAE (Valorisation des Acquis de l’Expérience). www.iim.fr
Le Pôle Léonard de Vinci est composé de trois établissements d’enseignement supérieur délivrant des diplômes reconnus qui couvrent des champs disciplinaires complémentaires, notamment dans le secteur du numérique : une école de commerce, l’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci) ; une école d’ingénieurs, l’ESILV (Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci) et une école de web & multimédia, l’IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia), 1ère école créée en France pour former aux métiers de web. En 2014, il compte 3000 étudiants, 6500 diplômés, 200 collaborateurs (dont plus de 100 enseignants et enseignants-chercheurs) et plus de 550 vacataires issus du monde universitaire et professionnel. Créées en 1995 à l’initiative du Conseil Général des Hauts-de-Seine, les 3 écoles historiques sont rassemblées au Pôle Léonard de Vinci à Paris-la Défense. Le campus s’organise autour de valeurs communes que sont l’hybridation, la professionnalisation, l’internationalisation, l’ouverture sociale, le sport et la culture. L’hybridation est le résultat de la transversalité qui existe entre les trois écoles : projets en commun, incubateur, vie associative, activités sportives, doubles diplômes… Ingénieurs, managers et designers apprennent à vivre et à travailler ensemble au-delà des frontières de leur propre cursus. www.devinci.fr
Pôle Léonard de Vinci :
Solenn Morgon – solenn.morgon@devinci.fr – Tél. 01 41 16 71 36
Anne-Marie Patard – anne-marie.patard@devinci.fr – Tél. 01 81 00 30 00
www.devinci.fr/presse – www.iim.fr
N'hésitez pas à contacter le service des admissions pour tout renseignement complémentaire :